(aussi connu sous le nom de “DST Applied” ou “Pourquoi mes logs se croient dans une autre dimension”)
Deux fois par an, l’humanité s’inflige un rituel d’une absurdité millénaire : avancer ou reculer les aiguilles pour “mieux profiter de la lumière”. Une idée née quand on s’éclairait encore à la bougie et qu’on coupait le bois à la main, et conservée religieusement à l’ère du cloud et du machine learning. Résultat : des millions de serveurs perdent la boule, les caméras se croient à demain, les logs voyagent dans le passé, et toi, pauvre admin, tu passes ton dimanche à expliquer aux clients que “non, le système n’est pas possédé, c’est juste la loi”.
Le DST (Daylight Saving Time), c’est ce petit mécanisme vicieux qui rappelle qu’un système peut être parfaitement configuré et quand même se vautrer à cause d’une décision politique. Et tout ça, parce que personne ne lit les patch notes de tzdata.
Le DST et le fuseau horaire : mariage forcé
Le DST ne sert à rien sans un fuseau correctement défini. Et là, c’est le drame.
Tu crois bien faire en cochant “Europe 1”, parce que ça sonne géographique. Raté.
Ton serveur, lui, croit qu’il est à Varsovie, ta caméra à Dublin, ton NAS à Madrid. Pendant ce temps, toi, tu regardes ton pare-feu et tu te dis que quelqu’un a dû boire pendant la nuit.
Le fuseau horaire, c’est pas un décor, c’est une loi. Et tant que tu ne comprends pas ça, tu joues à la roulette russe avec ton infrastructure.
Moralité : ne coche jamais “UTC+1” comme un animal. Choisis “Europe/Paris”. Et si ton matériel ne le propose pas, c’est qu’il est aussi vieux que le concept de l’heure d’hiver.
Les serveurs et le grand bazar des logs a cause du DST
Les serveurs, eux, n’ont pas ce genre de problème. Ils vivent en UTC, le seul fuseau digne de ce nom.
Les humains, par contre, adorent se compliquer la vie avec leurs heures locales. Alors, chaque année, à 02h00 du matin, tu as deux 02h00.
Les sauvegardes doublonnent, les jobs cron s’emmêlent, et les logs deviennent un scénario de “Retour vers le futur” mal écrit.
Le pire, c’est que les admins continuent d’écrire des timestamp locaux “parce que c’est plus lisible”. Oui, comme un GPS sans coordonnées. Bravo, Einstein.
Les systèmes de vidéosurveillance et la schizophrénie horaire
Chaque passage d’heure fout la panique dans les systèmes de sécurité vidéo.
En mars, tu perds une heure d’enregistrement. En octobre, tu la revois… deux fois.
Résultat : ton enregistreur vidéo te fait croire qu’un intrus a traversé le temps.
Et quand tu demandes à l’installateur pourquoi, il te répond avec son aplomb légendaire :
“C’est normal, c’est le changement d’heure.”
Merci, inspecteur temporal. Le gars a inventé la physique quantique sans le savoir.
Et maintenant, la cerise : les portiers vidéo
Ah, les portiers vidéo connectés. Ces merveilles de la domotique moderne capables d’envoyer ta tension artérielle en orbite.
Autant une caméra décalée d’une heure, on s’en fout, tu sais que le mec qui passe à 10h est en fait passé à 9h.
Mais un portier vidéo, c’est l’apothéose de la bêtise connectée.
Le gars sonne à 9h02, le système enregistre à 10h02, et toi, tu passes ta journée à chercher un visiteur fantôme sur l’appli.
Et bien sûr, quand tu demandes à ton installateur pourquoi, il te sort le grand classique :
“C’est automatique, ça se met à l’heure tout seul.”
Oui, tout seul, comme une montre en plastique à la Foire du Trône.
Résultat : ton NAS, ton routeur et ton portier vivent chacun dans un fuseau horaire différent, comme trois cousins fâchés depuis 1982.
Tu crois que c’est un problème de firmware ? Non. C’est juste la conséquence d’avoir confié la synchronisation temporelle de ton bâtiment à un boîtier chinois à 89 €.
Moralité : si tu veux éviter que ton syndic te harcèle pour des “vidéos d’incidents manquantes”, configure ton portier comme un serveur. Pas comme une cafetière.
La réalité : les machines savent, les humains pas
Les machines, elles, comprennent très bien le temps.
Elles savent que l’UTC ne change jamais, que les secondes ne sont pas négociables, et que la Terre tourne à vitesse constante.
Les humains, eux, continuent de bricoler leurs horloges pour “gagner une heure de soleil”, comme s’ils pouvaient arnaquer la physique.
Le résultat, c’est un monde plein de timestamp bancals, de fichiers dupliqués, et d’alarmes qui sonnent dans le vide.
En conclusion
Le changement d’heure, c’est le test ultime :
Les machines s’en sortent, les humains non.
Tu peux avoir tous les diplômes du monde, si ton serveur croit qu’il est à Berlin et ton portier à Pékin, t’es juste un voyageur temporel raté.
Alors oui, laisse tes systèmes en UTC, règle tes fuseaux proprement, et arrête de croire que “c’est automatique”.
Parce que le bug n’est pas dans la machine.
Il est devant l’écran, en train de dire “tiens, c’est bizarre, j’ai perdu une heure”.


